
2014 se termine, c’est l’heure des bilans, des retours en arrière. Un moment pour prendre du recul et réfléchir sur l’année qui vient de s’écouler. Un instant où l’on formule des vœux, où l’on prépare l’avenir, où tous les possibles prennent formes.
Et si en 2015 on s’exprimait sans trembler, sans avoir peur du regard de l’autre ?
Et si 2015 était l’année de la sincérité, l’année de la discussion à cœur ouvert, sans tabou ?
Doit-on légaliser l’euthanasie en France ?
Je mets au défi quiconque de répondre simplement par oui ou par non.
Le oui s’explique par certains arguments. Le non se crie avec beaucoup de raisons.
L’Europe est divisée, le sujet créé le débat :
Pays-Bas : 1er pays avoir légalisé l’euthanasie active* et le suicide assisté* en 2001.
Belgique : légalisation de l’euthanasie en 2002.
Luxembourg : légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté en 2009.
Suisse : légalisation du suicide assisté, tolérance de l’euthanasie active indirecte* et de l’euthanasie passive*.
Suède, Allemagne, Autriche, Angleterre et Espagne : tolérance d’une forme « d’aide à la mort ».
Italie et Irlande : interdiction stricte de toutes formes d’euthanasie.
*EUTHANASIE ACTIVE : Administration d’un médicament produisant la mort.
*EUTHANASIE ACTIVE INDIRECTE : Administration de substance pour réduire les souffrances et dont les effets secondaires sont susceptibles de réduire la durée de survie.
*EUTHANASIE PASSIVE : Renonciation à la mise en œuvre ou arrêt des mesures nécessaires au maintien de la vie.
*SUICIDE ASSISTE : Acte de fournir un environnement et des moyens nécessaires à une personne pour qu’elle se suicide.
Et la France ?
« La Loi Léonetti du 22 avril 2005 indique : « L’obstination déraisonnable » du corps médical et la «prolongation artificielle de la vie » sont proscrites, y compris lorsque ce dernier est hors d’état d’exprimer sa volonté. Le médecin peut prendre le risque d’abréger la vie du patient en lui administrant une dose de soins palliatifs qu’il juge nécessaire à son confort, à condition d’en informer le patient, éventuellement la personne de confiance ou un proche. »
- Quelle différence avec l’euthanasie active indirecte ?
Le but est, dans ce cas d’apaiser les souffrances, le médecin peut prendre le risque d’abréger la vie. Cette loi est légale en France, question de linguistique.
« La Loi Léonetti du 22 avril 2005 indique également : La décision de cesser l’administration d’un traitement, lorsque le prolonger semble relever de « l’obstination déraisonnable » doit être collégiale et ne peut être prise qu’après consultation de la « personne de confiance », de la famille, ou à défaut d’un de ses proches et des « directives anticipées » du patient. »
- Quelle différence avec l’euthanasie passive ?
Dans ce cas l’arrêt des traitements stoppe le maintien de la vie, et conduit donc à la mort. Sacrée linguistique !
A la question doit-on legaliser l’euthanasie en France, la réponse n’est donc plus, selon moi, d’actualité.
A la question doit-on avoir peur de prononcer ce mot… j’espère que non.
Il faut au contraire en parler, et en parler maintenant. Demain, il sera peut-etre trop tard pour s’exprimer. arrêtons de mettre des gants et de tourner autour du pot. Les faits sont là : l’euthanasie est pratiquée en France. Linguistiquement on parle d’euthanasie passive, d’euthanasie active indirecte : cela reste une euthanasie. L’euthanasie active et le suicide assisté sont, par contre strictement interdit :
C’est toute la différence entre « apaiser » et « faire mourir ».
Quand la vie est condamnée, quand l’échéance est inéluctable et se rapproche trop vite dans la douleur, pensons à l’agonie de certains en fin de vie, il faut apaiser les souffrances, même si parfois cela risque d’abréger la vie, ces patients doivent être pris en charge de manière globale, dans le respect de leur dignité et de leur volonté. Les familles aussi ont besoin d’être prises en charge, accompagnées et soutenues. Alors plutôt que de penser à des salles de shoot, ouvrons davantage de centre de soins palliatifs !
Il faut maintenir l’interdiction d’euthanasie active, sorte de meurtre encadré ! Le médecin, l’Homme n’a pas le pouvoir de décider qui doit vivre, qui doit mourir. la peine de mort a été abolie en France en 1981, ne revenons pas dessus ! Un comité d’éthique n’est pas un tribunal, il ne peut prononcer de sentence de mort.
l’idée de revoir la loi Léonetti pour y ajouter des « directives anticipées » me semble être une bonne idée, et implique donc d’en parler.
Vous êtes donneur d’organes ? Que la réponse soit oui ou non, vous l’avez dit ? Vos proches sont-ils au courant ?
Que vous soyez pour ou contre l’euthanasie, c’est votre droit.
Cela serait-il choquant qu’on vous le demande… et que vous y répondiez ?
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