Sauvagement libre !

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Jacqueline Sauvage devrait pouvoir sortir de prison dans 2 mois.

Double délivrance pour cette femme qui s’est libérée d’un mari monstrueusement violent, et d’une peine de prison discutable, et discutée.

Condamnée par une cours d’assises en première instance, (composée d’un jury de 6 jurés citoyens (vous et moi) et 3 magistrats professionnels) pour « meurtre aggravé ».

Condamnée en appel par une cours d’assises en 2° instance (9 jurés citoyens et 3 magistrats). Je précise que nous n’avons pas assisté au procès, nous n’avons pas pris connaissance des preuves à charge ni des éléments à décharge. Nous n’avons pas lu les rapports d’expertise des psychiatres, ni consulté le dossier médical de Madame Sauvage. Nous n’avons pas entendu les témoignages de ses filles.

Nous n’étions pas dans l’intimité de ce couple.

Qui serions-nous pour juger ?

Les jurés n’ont pas retenu la légitime défense, et je les comprends, car comme définit dans la loi (article 122-5 du code pénal), pour plaider la légitime défense il faut répondre à 3 critères très stricts la définissant. (Nécessité d’action, Immédiateté de la réponse, proportionnalité de la riposte). Selon moi, tuer son agresseur, de dos, ne répondait pas à de la légitime défense, selon les termes de cette loi : A un mot près… sa réponse n’a pas été immédiate… une vie entière de souffrance, une vie brisée. 2 filles témoins… puis victimes.

Madame Sauvage ne méritait pas la vie qu’elle a eu, ses filles non plus. Trop souvent malheureusement les femmes victimes de violence se murent dans un silence terrifiant et les terrassant. Il faut avoir du courage, un immense courage, pour parler, pour demander et chercher de l’aide… bien plus facile à dire, je l’avoue humblement.

Est-elle coupable ou non d’avoir tué son mari ? a-t-elle eu raison de tirer ? Comment ces années ont-elles pu durer autant ? Pourquoi ne pas l’avoir quitté avant ? Comment a-t-elle pu supporter cela contre elle, contre ses filles ?

Que s’est-il passé ?????

Le débat est nourri ! Chacun a son avis, chacun imagine sa version de l’histoire, chacun défends ses idées, chacun est bousculé dans sa petite vie, chacun croit avoir compris.

Que s’est-il passé ?????

Modifions le procès 2 minutes. Imaginons qu’au lieu d’avoir tué son mari madame Sauvage se retrouve au tribunal, cette fois, attaquée par ses 2 filles pour non assistance à personne en danger… tout d’un coup, après le frisson d’effroi, qui parcourt notre dos, l’histoire n’est plus la même… je vous laisse y penser…

Alors pour moi Madame Sauvage n’est pas un « cas » c’est une « cause ».

Je ne cautionne absolument pas le fait qu’elle se soit fait justice soi-même et condamne le meurtre. Mais n’est-ce pas tout un système qui lui a fermé ses portes ? Elle n’a rien pu dire, elle n’a rien pu faire, elle a subit… peut-être aurait du-t-elle croiser sur sa route, un jour, une main tendue ou une oreille attentive… La condamnation de Madame Sauvage est une condamnation de nous tous ! Sa prochaine libération devrait nous faire réfléchir sérieusement…

Je le redis, encore et encore, si vous êtes témoins, si vous supposez, si vous êtes victimes… ne vous taisez pas… 3919, téléphone anonyme pour dénoncer un abus (ou une suspicion) ils sauront quoi faire !

Ne croyez-vous pas qu’il vaut mieux appeler le 3919 par erreur que de dire a posteriori :

« j’aurais du… j’aurais pu… »

Un point noir pour crier au secours !

maindsleau

Avez-vous entendu parler du « black dot » ? (ou point noir en français) ?

Un simple point noir dessiné sur la main, un point noir dans la paume de la main.

Il ne s’agit pas du dernier tatouage en vogue ni d’une mode lancée, c’est bien plus grave. (Grave avec toute la noirceur qu’on peut associer à ce mot et à ce point… noir justement !)

Il est important de savoir. Peut-être y serons-nous confrontés, peut-être pas, mais dans tous les cas, il faut savoir.

De quoi s’agit-il ?

Une femme victime de violences peut dessiner un point noir sur sa main avec du maquillage (ou tout autre solution effaçable) et le montrer en toute discrétion à une personne (sans risquer de se faire voir par son agresseur) et l’effacer aussitôt.

Un moyen pour dire stop, le plus dur c’est de faire le premier pas pour en parler. Ce geste se fait justement à la place de la parole : crier à l’aide sans mot.

Il est très compliqué d’en parler, de trouver le bon moment et les bons mots, et souvent ce moment n’arrive jamais… soit par peur de représailles, soit par honte… Etre pétrifiée à l’idée de dénoncer son agresseur : c’est malheureusement trop souvent le cas…

La violence bénéficie malheureusement du secret de l’intimité familiale : voilà un moyen d’alerter sans risquer de se mettre en danger.

Cette initiative a été prise par une jeune maman anglaise victime elle aussi de violences. Elle a préféré garder l’anonymat et a donc lancé sur facebook cette idée.

Que l’on trouve cette idée bonne ou mauvaise, qu’on décide de la critiquer ou l’encourager, il faut connaître la signification de ce point noir car si vous en croisez un, un jour, alors il faudra en tenir compte.

Mais que faire si j’y suis confronté(e) ?

  • Accuser réception du geste, faire comprendre que le message est passé
  • Rassurer, entourer, être là
  • Orienter la personne vers des professionnels
  • Parfois cela n’est pas possible… il reste toujours le 3919, numéro à composer dans tous les cas si vous êtes confronté à cette situation, vous saurez alors quoi faire.

Je trouve l’idée très bonne, et souhaite la partager, la faire connaître le plus possible.

Je suis convaincue que la première étape pour se sortir de violences c’est de briser le silence, mais je sais aussi que le plus dur c’est justement de rompre ce silence et d’oser en parler… Les mots sont souvent impossibles, peut-être qu’un geste discret aidera.

Pour qu’il soit efficace il doit être connu, de toutes et de tous !

3919 : Numéro Gratuit Violences conjugales info

Je rappelle que je reçois sur RV à la mairie de lyon 2° (04.78.92.73.17) ou aurelie.bonnet-saint-georges@mairie-lyon.fr pour le logement, la santé, la citoyenneté, beaucoup de motifs pour vous recevoir…

Parlez-en…

Parlez-en encore…

25.11 : Journée internationale des violences faites aux femmes

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Une triste journée démarre.

Une journée dédiée aux violences faites aux femmes, qui nous alerte sur un problème majeur de société, et qui pourtant, dans 80% des cas reste dans l’intimité familiale : les femmes victimes n’osent pas porter plainte.

Une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. Ce sont des familles entières dans la souffrance, les enfants en sont malheureusement souvent témoins. Comment grandir avec un tel modèle ? Comment construire sa personnalité dans ces conditions ?

Les tabous doivent tomber !

Aujourd’hui je porterai dans mon cœur toutes ces femmes enfermées dans leur silence, qu’elles sachent que même si elles n’ont pas encore la force de dénoncer leur bourreau, je les soutiens, je pense à elles et à leurs enfants.

Je leur souhaite, sincèrement et profondément, que cela cesse, et je me tiens à leur disposition, en toute discrétion, à la mairie du 2° arrondissement de Lyon :

Prenez RV avec moi sous prétexte de logement (04.78.92.73.17, ou par mail aurelie.bonnet-saint-georges@mairie-lyon.fr).

Et si monsieur veut vous accompagner, venez avec lui et dites moi juste « auriez-vous un mouchoir » je comprendrai.

Soyez fortes, je vous accompagne.